présentation

Marie-Joseph Bopp (1893-1972), professeur de lettres classiques à Colmar, avait demandé que son journal de guerre, déposé aux archives départementales du Haut-Rhin, ne soit pas communicable avant l’an 2000. Publié à La Nuée bleue par N. Stoskopf et M.-C. Vitoux, il fourmille d’anecdotes et d’indications précises sur l’Alsace pendant la Seconde Guerre mondiale. Généralement courts et précis ses textes se prêtent extrêmement bien à une utilisation en classe et son acquisition, au moins par les CDI, semble tout à fait justifiée. Les quelques extraits qui accompagnent le tableau synoptique sont là pour vous en convaincre.

 

L’auteur résume ses intentions le 14 juin 1940 :

 

« Pour le futur historien, il sera très difficile de se documenter, les faits historiques étant commentés et expliqués par une presse obéissant aux directives diaboliques du Dr Goebbels [...] je prends la résolution, autant que les circonstances me le permettront, de contribuer au rétablissement de la vérité historique et cela par deux moyens : en premier lieu, je collectionnerai soigneusement tous les documents officiels que je pourrai me procurer, concernant l’occupation de notre Alsace, mettant ainsi à la disposition des historiens futurs une documentation irréfutable. En même temps je commencerai la rédaction d’un journal de guerre qui, pendant toute la durée de la guerre et de l’occupation sera mon confident amical » (p.15).

 

Il peut être intéressant de savoir que l’exemplaire de départ est dactylographié, l’original du journal ayant vraisemblablement été détruit par Marie-Joseph Bopp (voir préface de N. Stoskopf et M.-C. Vitoux) : dans quelle mesure a-t-il été revu après la guerre ? Il semble que certaines précisions, sur la résistance par exemple, auraient été par trop imprudentes (il critique d’ailleurs un résistant qui dressait la liste de ses activités), de même, ce journal s’avère un plaidoyer très efficace pour l’Alsace et les Alsaciens : dans quelle mesure est-ce intentionnel ? il me semble qu’il cherche d’abord à expliquer (légitimer ?) les attitudes des Alsaciens pendant le conflit, qu’il s’intéresse plus aux différentes formes de résistances qu’à celles de collaborations ...

 

Le « repérage », effectué ici, n’est pas systématique, il a été effectué plus ou moins au fil de la lecture et ne vise pas l’exhaustivité mais uniquement la simplification de recherches documentaires et pédagogiques ciblées (aussi certaines références peuvent-elles apparaître plusieurs fois).

 

Merci d’excuser la profusion de références dans certains thèmes mais, s’il est certain que « qui trop embrasse mal étreint », il est difficile de choisir en anticipant les attentes de l’autre.

 

Martin Fugler